Le village
Présentation
Blangy-sur-Ternoise est un petit village situé dans la vallée de la Ternoise dans le département du Pas de Calais (62).
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Blangy-sur-Ternoise, niché au fond de sa vallée, passerait un peu inaperçu du point de vue historique, s’il n’était le siège de l’imposante abbaye Saint-Berthe. Cependant, on sait que les romains ont vraisemblablement occupé le site vers 50 av-JC, et, que, d’après l’historien Malbrancq, le village a été le théâtre de durs combats entre les Huns et les Francs. C’est dans la plaine de Blangy, en effet, que Wilbert, comte de Boulogne et de Saint-Pol, entouré de la plupart des seigneurs du pays, les auraient taillés en pièces. Rigobert, comte de Ponthieu, qui s’était fait remarquer pendant la bataille, aurait alors été nommé comte de Blangy, village qui était à cette époque un poste important, Clovis II y ayant fait construire une forteresse sur les bords de la Ternoise, pour résister aux invasions des peuplades du nord.
De l’union de Rigobert et de Ursane, fille du roi de Kent, est née, vers 644, Berthe (prénom signifiant clair et lumineux). Après son enfance passée au château de Blangy, à 18 ans, Berthe a épousé Sigefroid, baron d’Auxi-le-château. C’est à la mort de son époux, en 680, et après le décès de deux de ses filles que Berthe décide de construire un monastère sur les bords de la Ternoise. De cette abbaye fondée selon la règle de Saint-Benoît, Berthe est devenue la première abbesse en 682, alors que le roi Thierry III lui accordait le statu d’abbaye royale. Le monastère était si vaste que soixante moniales s’y sont installées. Décédée en 723, le 4 juillet, à 79 ans (ce qui était exceptionnel pour l’époque), Berthe a été enterrée au sein même de l’abbaye, dans un tombeau de grès.
Rapidement, si l’on en croit les historiens et hagiographes, les miracles se sont succédés sur ce tombeau : « Les aveugles furent rendus à la lumière, les mains paralytiques devinrent actives, les boiteux marchèrent droit, la violence des fièvres fut dissipée et toute espèce d’infirmité guérie ». Autant de prodiges qui ont conduit à la canonisation de Sainte-Berthe.
Au fil des siècles, l’abbaye a toutefois connu de nombreux problèmes. Alors que les reliques de la sainte avaient été transportées en Alsace par mesure de protection, les Normands ont pillé et détruit le monastère en 892. Ce n’est qu’en 1032 que les reliques furent rapportées, et que fut construit un nouveau monastère, occupé ensuite par les Bénédictins de Fécamps. Au cours des XIV, XV et XVI siècles, Blangy et son monastère ont souffert des guerres, les bâtiments étant à nouveau endommagés et les reliques devant encore être mise en sûreté, à Saint-Omer cette fois. Vendu comme bien national en 1791, l’abbaye a été détruite au XIX siècle, sauf la ferme (1771) et le moulin (1777) qui ont servi d’école laïque, puis d’hospice, avant d’être donnés en 1956 à l’institut Notre-Dame de Vie qui les a restaurés pour en faire un centre spirituel et de retraite.
La voix du Nord – La voix du Jeudi – 15 Novembre 2001